L’année 2025 marque le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, une présidence qui s’inscrit dans la continuité de sa politique « America First ». Cette approche, focalisée sur les intérêts américains, risque de bouleverser les équilibres économiques et sociaux de nombreux pays africains, en particulier ceux qui dépendent fortement de l’aide américaine.
Revenons sur les décisions majeures du président américain à l’entame de son mandat et leurs potentielles répercussions sur le continent africain.
1. Une réduction de l’aide humanitaire et sanitaire
En janvier 2025, l’administration Trump a officialisé le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce désengagement pourrait affaiblir considérablement les programmes de santé publique en Afrique, notamment ceux liés à la lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et les maladies infectieuses. L’OMS, soutenue par des financements américains, joue un rôle de premier plan dans la coordination des réponses sanitaires sur le continent.
Les organisations locales, déjà fragilisées par des ressources limitées, devront trouver d’autres partenaires financiers pour combler ce vide. Par ailleurs, des initiatives comme le PEPFAR (Plan d’urgence des États-Unis pour la lutte contre le sida), bien que maintenues, pourraient faire l’objet d’une révision budgétaire, ce qui compliquerait l’accès aux soins pour des millions de personnes.
2. Une relation commerciale désormais incertaine
L’incertitude plane sur l’avenir de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un programme qui permet à certains pays africains d’exporter vers les États-Unis sans droits de douane. Avec l’expiration prévue de l’AGOA en 2025, les discussions sur son renouvellement s’avèrent cruciales. Si l’administration Trump décide de limiter ou de supprimer ce mécanisme, des économies axées sur les exportations, comme celles du Kenya, de l’Éthiopie ou du Ghana, pourraient subir des pertes importantes.
Cette instabilité commerciale pourrait en effet contraindre les pays africains à diversifier leurs partenariats économiques, notamment en se tournant vers des puissances émergentes comme la Chine ou l’Inde.
3. L’impact du retrait américain sur la lutte contre le changement climatique
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche a bien évidemment relancé les débats sur l’engagement américain envers les accords internationaux sur le climat. Avec un retrait affirmé des engagements de l’Accord de Paris, les financements climatiques en faveur des pays en développement risquent fort de diminuer. Les pays africains, déjà vulnérables aux changements climatiques (sécheresses, inondations, insécurité alimentaire), pourraient être encore plus démunis face à ces défis environnementaux croissants.
4. Une réorientation des fonds sociaux vers des défis sécuritaires
L’administration Trump a réaffirmé son approche pragmatique en matière de sécurité. Dans cette lancée, l’accent est mis sur la lutte contre le terrorisme et la concurrence stratégique avec la Chine et la Russie. Cependant, cette focalisation sur des intérêts géopolitiques spécifiques pourrait détourner les ressources d’autres priorités comme l’éducation, l’agriculture et l’infrastructure, essentielles au développement à long terme des économies africaines.
Vers un nouvel horizon pour l’Afrique ?
Face à ces défis, les pays africains doivent réévaluer leurs systèmes de fonctionnement. Le développement de partenariats intra-africains, via la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), pourrait compenser les effets négatifs des décisions américaines. Qui plus est, les initiatives visant à renforcer les relations avec l’Union européenne, la Chine ou d’autres acteurs émergents pourraient ouvrir de nouvelles opportunités économiques.
Une occasion pour l’Afrique de repenser ses alliances
En somme, si les décisions de Donald Trump représentent une menace pour les pays africains dépendant de l’aide américaine, elles offrent également une opportunité de repenser les stratégies de développement et de diversifier les sources de financement. Plus que jamais, le continent doit renforcer son autonomie et explorer des solutions innovantes pour se construire de façon pérenne.
C’est ce délicat équilibre entre adaptation et résilience qui déterminera l’impact réel des choix de Washington sur l’Afrique dans les années à venir.
