Difficile de savoir exactement l’ampleur des troubles dans le pays, internet y a été coupé
pendant cinq jours et revient tout juste. La première puissance économique d’Afrique
centrale vit vraisemblablement le chaos en ce moment.
Les médias étrangers n’ont pas obtenu d’accréditation pour relayer des informations, pire ils y
sont interdits. Cependant, une vidéo du 30 août au matin que l’on retrouve sur la toile montre
clairement un groupe de militaires qui annoncent l’annulation du scrutin et la dissolution des
institutions gabonaises. Cela survient après l’annonce de la victoire d’Ali Bongo Ondimba avec
64,27% de suffrages exprimés.
Avant le surgissement des militaires sur la chaîne Gabon 24, un égrenage des voix a été
effectué en direct de la chaîne nationale à 2h30 GMT. En effet, Albert Ondo Ossa, principal rival
n’a obtenu que 30,77% des voix, pour ne laisser que des miettes aux autres opposants. La
supposée victoire d’Ali Bongo accusé de fraude est étrangement écrasante.
Les militaires s’insurgent donc, surtout quand l’on se souvient que la majorité de l’opposition a
formé une coalition. L’on reproche au président sortant de ne plus jouir de toutes ses capacités
cognitives. L’on peut noter au nombre des militaires au front la présence des membres de la
garde républicaine, la garde prétorienne de la présidence, des soldats de l’armée régulière,
ainsi que des policiers. Une présence notoire est celle du Chef d’Etat Major de la garde
républicaine, le Lieutenant Colonel Oyini Aimé Vivien, par ailleurs cousin d’Ali Bongo Ondimba.
