Lors de la Journée de la Finance tenue à Libreville, le ministre de l’Économie, Henri-Claude Oyima, a officiellement lancé un appel à la mobilisation de 10 000 milliards de FCFA pour financer le Plan National de Croissance et de Développement (PNCD), une initiative qui redéfinit l’avenir économique du Gabon.
S’exprimant devant un parterre de bailleurs de fonds, d’institutions financières, d’experts internationaux et d’acteurs du secteur privé, Henri-Claude Oyima a exposé une vision ambitieuse pour le Gabon : sortir de la dépendance chronique aux matières premières et bâtir une économie diversifiée, inclusive et résiliente.
Ce plan marque une inflexion majeure dans la politique économique du pays, avec une volonté claire de recentrer les efforts sur la création de richesses durables et la satisfaction des besoins fondamentaux des populations. « Le Gabon est prêt à réformer, prêt à investir, prêt à rendre compte », a affirmé le ministre, en soulignant l’engagement du gouvernement pour une transformation économique profonde et maîtrisée.
Sous l’impulsion du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, le PNCD s’articule autour de sept axes majeurs jugés essentiels pour le développement du pays : accès à l’énergie et à l’eau, éducation de qualité, santé pour tous, logement décent, développement des infrastructures, industrialisation et relance de l’agriculture.
Ces piliers doivent non seulement répondre aux urgences sociales, mais aussi jeter les bases d’un développement durable, équitable et maîtrisé sur le long terme.
Le ministre de l’Économie a insisté sur l’assainissement des finances publiques comme condition préalable à la réussite de ce plan. Un ensemble de réformes est déjà engagé, avec des audits en cours sur les exonérations fiscales, les subventions et les entreprises publiques, afin de rationaliser les dépenses et améliorer la transparence budgétaire.
La gestion rigoureuse du patrimoine de l’État et la mise en place d’un cadre de gouvernance plus solide visent à instaurer la confiance nécessaire pour attirer des partenaires financiers nationaux et internationaux.
Le PNCD prévoit la mise en œuvre de projets structurants à fort impact sur l’économie et l’emploi : ports en eau profonde, corridors ferroviaires stratégiques (Belinga-Mayumba, Owendo-Franceville), centrales électriques, routes, zones agricoles intégrées, centres de formation professionnelle et plateformes numériques.
Parallèlement, le gouvernement entend développer des pôles de croissance sectoriels dans des domaines à fort potentiel comme l’économie verte (gestion durable des forêts, énergies renouvelables), l’économie bleue (valorisation du littoral et des ressources marines), l’industrie de transformation, le numérique et le tourisme balnéaire.
Dans un contexte mondial marqué par la raréfaction des ressources et la montée des incertitudes économiques, le Gabon entend se positionner comme un partenaire fiable et attractif pour l’investissement.
Le financement des 10 000 milliards de FCFA devra s’appuyer sur trois leviers essentiels : des instruments financiers adaptés, incluant des partenariats public-privé et des mécanismes de financement innovants ; des dispositifs incitatifs clairs, pour stimuler la participation du secteur privé ; et des conditions d’accès transparentes, garantissant la fluidité et la sécurité des investissements.
Avec ce plan colossal de transformation économique, le Gabon amorce une nouvelle ère de développement. Le PNCD se présente comme une feuille de route ambitieuse, pragmatique et inclusive, qui vise à repositionner durablement le pays dans le concert des économies émergentes.
Le message du gouvernement est limpide : le temps de la réforme et de l’action est venu. Les partenaires sont invités à s’y engager, aux côtés d’un Gabon décidé à construire une économie moderne, souveraine et durable.