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DOSSIER: Gabon: la diversification audacieuse des économies a contribué à hisser le pays au premier rang continental.

Le Gabon est le pays le plus riche d’Afrique hors très petits pays, grâce à une forte volonté d’indépendance de son économie. Sur tous les plans en effet, le pays se veut émergent; il est ainsi classé premier africain par la Banque mondiale selon l’indice du PIB par habitant, qui y est de 8 017 dollars.

Selon les informations figurant au rapport de la fondation Mo Ibrahim paru en 2020, le Gabon est le 4ème en Afrique subsaharienne selon l’indice de développement humain et le 8ème continental. L’économie du pays repose sur de nombreux piliers de développement. En effet, elle est réellement dynamique, partant de la production agricole à la transformation, des industries extractives à la technologie, des mesures administratives à la transparence et l’on en passe, une politique volontariste est établie depuis des années afin de transformer le pays en véritable cheville ouvrière.

Une intéressante stabilité observée durant la pandémie

Inéluctablement, cette diversification a permis au Gabon de ne pas être emporté par le vent de la fluctuation des cours imposés par l’instabilité mondiale. À titre d’illustration, pour le quinquennat 2015 – 2019, le pays a pu maintenir le cap sur sa croissance, contrairement aux pays qui lui sont comparables. Et durant la période particulièrement éprouvée par la pandémie, soit 2020, le pays a enregistré une baisse de tout juste -1,8% de son PIB, cap non observé dans la plupart des pays à travers l’Afrique et le monde.

La filière boisière contribue à booster l’économie du pays

Cet excellent progrès est réalisé dans le cadre de la mise en œuvre du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) initié depuis 2009. Ce plan s’est matérialisé dès le 1er janvier 2010 par l’audacieuse interdiction d’exporter les grumes afin de créer de la valeur ajoutée autour du bois, en le transformant avant d’en exporter le produit. Les efforts dans ce sens se sont consolidés par la création d’une zone propice aux affaires afin d’attirer les investisseurs, la zone économique spéciale (ZES) de Nkok à proximité de la capitale sur 1 126 hectares. Près de 80 entreprises de la filière du bois y sont abritées et représentent à elles seules un tiers de la production nationale de bois transformé.

Ces initiatives ont multiplié par quatre le volume de bois transformé, par deux le chiffre d’affaire de la filière boisière, laquelle a pesé de 5% dans le PIB tout en représentant 15% des exportations de marchandises en 2021. Une réelle dynamique s’est ainsi faite, avec de nombreux emplois créés, moins de bois coupé quoique la production soit meilleure; le Gabon a enregistré une grande performance en quelques années seulement et est le premier producteur africain de contre-plaqués, le 3ème mondial et fabrique désormais des meubles à exporter avec l’ambition de se classer au rang des dix premiers en la matière. En outre, la première usine de fabrication de colle pour contre-plaqués a vu le jour dans le pays.

Des réformes louables sur l’industrie agro-alimentaire propulsent le pays

Par ailleurs, le Gabon est en voie de sortir de sa sérieuse dépendance alimentaire via le Plan national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN) et le programme Graines initiés en 2014 qui consistent notamment à distribuer des terres, soutenir la création de coopératives, former, financer et équiper des agriculteurs. Aussi, dans le cadre du PAT (Programme d’accélération de la transformation), une mesure prise en juin 2021 impose aux entreprises de distribution alimentaire de s’approvisionner à hauteur de 50% des produits frais et transformés locaux.

Conformément à ce plan alimentaire, l’État a décidé de la production de cultures destinées principalement à l’exportation. C’est le cas du palmier à huile (pour la transformation de l’huile de palme), l’hévéa, le café et le cacao. À ce titre, en 2017, la plus grande usine de transformation d’huile de palme a été inaugurée et cette filière a donné lieu à la fabrication de savon et de bio-carburants (prévue en 2023).

Le numérique accompagne le changement

Évidemment, dans une telle dynamique, le numérique et les nouvelles technologies ne sont pas en reste. Des investissements significatifs ont été fait dans ce secteur via la construction d’un réseau haut débit à fibre optique depuis 2012, la numérisation de l’administration, le soutien à la transformation numérique des entreprises et aux jeunes créateurs de start-up.

En outre, 91,6% de la population avait accès à l’électricité en 2020, ce qui à contribué de façon non négligeable à un large accès au numérique et en cela, le pays est également premier en Afrique subsaharienne. À la pointe des nouvelles technologies, le Gabon est le 3ème pays le plus connecté.

Un climat favorable à la création de richesses

Tout cela s’est savamment accompagné de vastes réformes administratives, juridiques et fiscales visant à améliorer le climat des affaires et également la création des entreprises. Il y est donc désormais plus évident de créer une Sarl, car le capital est passé de 100 000 F Cfa à 5000 F Cfa. Grâce au guichet numérique à l’investissement, le délai de création d’entreprise est passé de 30 jours à 3 jours. Aussi, un permis de construire s’obtient en 15 jours, contre 90 jours autrefois et le raccordement au réseau électrique se fait désormais dans un délai de 30 jours au lieu de 75 jours. Autant de mesures qui encouragent l’entreprenariat, source d’envol pour le Gabon. Et même si ces mesures ne sont pas encore prises en compte par certains classements internationaux, elles contribuent déjà à l’éclosion économique à l’échelle nationale. Qui plus est, la transparence financière du pays est exemplaire.

Le Gabon peut désormais compter avec le tourisme

Le secteur touristique jusque-là négligé pourra inscrire ses lettres de noblesse très prochainement, car le gouvernement y a d’ores et déjà mis un point d’honneur. En effet, la faible mise en évidence de la flore et de la faune nationale n’a pas contribué à rentabiliser ce patrimoine naturel si riche et varié. Le tourisme représente moins de 2,5% du PIB national. Et pourtant s’y trouve l’une des plus grandes réserves de l’Afrique. 11 % du territoire est recouvert de vastes parcs nationaux, précisément 13 parcs, avec une faune très diversifiée, des plages avec baleines à bosse…

Le pays est exemplaire sous plusieurs angles, car les réformes et leur mise en application l’on hissé haut.

L’exemplarité du pays sur le plan sanitaire

Dans le domaine de la santé, le taux de mortalité infantile a été considérablement réduit en 10 ans, pour s’établir autour de 31 décès pour 1000 naissances en 2020, ce qui est largement inférieur à celui d’Afrique subsaharienne qui est de 26%. Le Gabon en outre est l’un des deux pays où se trouvent des laboratoires de type P4 (habilité à manipuler les virus les plus dangereux de la planète), l’autre pays étant l’Afrique du Sud. Pour ce qui est de la gestion du VIH, le taux de prévalence est également extraordinaire au Gabon, soit 3% chez la population âgée de 15 à 49 ans.

L’éducation sous-tend le développement

Dans le domaine de l’éducation et de la formation qui s’inscrivent notamment dans le cadre du PISE (Programme d’investissements dans le secteur éducatif), la construction de 15  établissements supplémentaires est prévue. À noter par ailleurs que le Gabon a créé le premier campus virtuel d’Afrique Centrale en 2016 et offre les bourses estudiantines parmi les plus élevées du continent.

Le respect de l’environnement reste au cœur de toutes les mutations

En effet, le Gabon est un modèle incontestable dans le développement durable. Toutes ses réformes tiennent compte des normes internationales en matière de respect de l’environnement. Par exemple, l’exploitation forestière se fait d’une façon responsable et durable, de même que malgré la construction du pays, le couvert forestier n’a reculé que de 0,5% au cours de la dernière décennie. Cette stabilité a valu au Gabon d’être le tout premier pays africain à bénéficier de fonds internationaux en soutien à la lutte contre la déforestation en 2019 par l’ONU.

Le développement du tourisme passe par l’écotourisme. Quant au secteur minier, il est imposé de réaliser une étude d’impact environnemental à l’entame d’un projet, lequel doit être validé par deux ministères.

Par ailleurs, une course vers les énergies renouvelables consolide cette démarche avec notamment la construction de plusieurs centrales solaires, mais aussi l’édification d’un complexe hydroélectrique de 35 MW devant être livré en 2024.

Ce que l’on peut noter…

Même si le développement du Gabon est non exhaustif, les progrès sont tout à fait extraordinaires. Des chantiers (ceux mentionnés ou d’autres encore comme la construction de la transgabonaise sur 820 km…) restent en cours, ce qui propulsera davantage le pays. Le bilan est donc positif, à l’image de l’excédent commercial du pays, qui se situe à 2,6 milliards de dollars en moyenne annuelle. Fait plus intéressant, le seuil de pauvreté est faible, soit 2,5 % de la population, preuve que dans l’ensemble,  les richesses sont réparties, quoiqu’elle ne le seront jamais de façon égale.