En 2025, le paysage fiscal camerounais évolue avec un ajustement stratégique des taxes, visant à dynamiser l’investissement, soutenir le secteur privé et encourager une transition vers une économie plus durable. Toutefois, ces réformes s’accompagnent de mesures qui pourraient éventuellement peser sur le pouvoir d’achat des ménages.
Le gouvernement camerounais, dans sa loi de finances en vigueur depuis le 1er janvier 2025, a décidé de relever le taux de pression fiscale à 14 % du PIB, contre 13,6 % en 2024. Ce choix se traduit par une hausse des coûts liés aux transferts d’argent par téléphonie mobile (majoration de 4 FCFA par transaction), de l’électricité, de la carte nationale d’identité et de certaines denrées de grande consommation. En parallèle, des réductions d’impôts ciblées sont mises en place pour encourager certains secteurs économiques et alléger les charges des entreprises.
Encourager l’industrie locale et la consommation
Parmi les mesures phares, l’exonération de TVA sur les farines produites localement vise à réduire les prix pour les consommateurs tout en soutenant les producteurs nationaux. Cette politique favorise la création de richesses et la promotion de l’industrie locale, deux axes clés pour stimuler la croissance.
Dans le secteur industriel, la réduction de la taxe spéciale sur le gaz industriel, qui passe de 60 FCFA à 50 FCFA par mètre cube, a pour objectif de réduire les coûts de production et d’encourager l’adoption d’énergies plus propres. Cette initiative s’inscrit dans la volonté du pays de promouvoir une économie verte.
Des allègements fiscaux pour les PME et le logement
Les petites et moyennes entreprises (PME) bénéficient également d’une réduction de l’impôt sur les dividendes, ramené de 15 % à 10 %. Cette mesure vise à attirer davantage de capitaux vers les PME, moteurs de création d’emplois et de dynamisme économique. En outre, les droits d’enregistrement des baux d’habitation connaissent une baisse significative : de 5 % à 2 % en zone urbaine et de 2 % à 1 % en zone rurale. Une amnistie fiscale est également offerte pour les contrats de bail non enregistrés, permettant leur régularisation sans pénalités.
Réformes dans la transmission du patrimoine
Pour alléger les charges liées aux successions, un nouveau barème est introduit. Le taux maximal d’imposition est fixé à 5 % et ne s’applique qu’aux patrimoines supérieurs à 500 millions de FCFA. Les héritiers bénéficient en outre d’un délai de deux ans pour étaler le paiement des droits de succession.
Transition vers une économie verte
Dans le cadre de son engagement envers une économie durable, le Cameroun encourage l’adoption des véhicules électriques en supprimant les droits d’accises les concernant. Cette mesure vise à stimuler les importations de véhicules non polluants. Par ailleurs, les entreprises forestières certifiées pour leur gestion durable voient la taxe d’abattage passer de 3 % à 2,5 %, un geste en faveur de la préservation des ressources naturelles.
En définitive, quoique certaines hausses fiscales risquent de peser sur les ménages, les réformes engagées traduisent une volonté de réorienter la fiscalité vers le soutien à l’investissement et la durabilité. En conciliant croissance économique et protection de l’environnement, le Cameroun affirme son ambition de bâtir une économie résiliente et inclusive.