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Émeutes dans le centre du Cameroun : vers une crise qui menacerait l’économie camerounaise

Le Cameroun traverse une période d’incertitude économique après les violentes émeutes survenues à Nkoteng et Mbandjock, des localités faîtières de la production de sucre du pays. Ce conflit entre les employés de la Société Sucrière du Cameroun (Sosucam) et la direction a non seulement coûté des vies, mais il met aussi en péril l’un des piliers de l’industrie agroalimentaire camerounaise.

Une grève qui dégénère en crise nationale

Au départ, les ouvriers de la Sosucam réclamaient de meilleures conditions de travail et dénonçaient simplement la gestion de la nouvelle direction. Ce mouvement, pourtant pacifique a rapidement dégénéré, entraînant des affrontements avec les forces de l’ordre et un bilan humain non négligeable. Les conséquences matérielles sont également lourdes : 150 hectares de plantations de canne à sucre ont été incendiés, impactant sérieusement la production sucrière.

Un secteur clé en péril

La production de sucre est un secteur stratégique pour l’économie camerounaise. La Sosucam fournit plus de 70 % du sucre consommé dans le pays, et sa perturbation pourrait se traduire par une pénurie et une hausse des prix. Le marché local, déjà sous pression face à l’inflation, risque donc d’être encore plus fragilisé.

L’emploi et l’investissement en danger

Avec plus de 8 000 emplois directs et indirects, la Sosucam est un acteur majeur de l’emploi dans la région. La crise actuelle pourrait entraîner des licenciements et priver de nombreux ménages de revenus. Par ailleurs, cette instabilité risque de dissuader les investisseurs, ce qui mettrait un frein aux projets de développement industriel.

La hausse des importations, une probabilité !

Si la production locale de sucre diminue, le Cameroun devra se tourner vers des importations, qui sont en revanche plus coûteuses, d’autant plus qu’elles participent à la perte de capitaux. Elles alourdiront en outre la balance commerciale du pays. Une telle dépendance aux marchés étrangers fragiliserait encore plus l’économie nationale et la sécurité alimentaire du pays.

Les autorités face à un défi de taille

Conscientes des enjeux d’une telle crise, les autorités ont pris des mesures pour rétablir le calme, mais la résolution durable de cette crise passera par un dialogue social non superficiel. Une réforme du dialogue entre employeurs et salariés dans les grandes industries sera dorénavant nécessaire afin de prévenir de pareils conflits.

Notons en somme que cette crise est bien plus qu’un simple mouvement social. Elle illustre à suffisance les défis que le Cameroun doit relever en matière de gestion des conflits sociaux et de protection de son industrie locale. Si rien n’est fait, les conséquences pourraient être désastreuses tant pour les travailleurs que pour l’ensemble de l’économie nationale.

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