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Transition énergétique et minérais stratégiques : un boom économique attendu en RDC et au Gabon !

Cobalt, manganèse, cuivre, graphite, lithium, aluminium, indium, silicium, terbium, cadmium, rhodium, palladium, platine, néodyme, nickel, etc, figurent sur la liste des métaux raffinés et minerais dont la demande va crescendo dans la construction d’un monde plus vert. Dans cette lancée, certains pays africains deviennent des destinations de rêve, notamment grâce à la possession de ces roches dans leur territoire, de quoi favoriser leur enrichissement à l’horizon 2030 !

Jusqu’ici, étaient considérées comme pays potentiellement riches ceux qui regorgeaient  d’or, de diamant, de pétrole… Cependant, dans l’objectif de réduction de l’empreinte carbone, les industriels ont désormais l’obligation de se procurer les matières qui accompagneront la transition et l’on en trouve profusément dans les mines africaines. Le FMI estime d’ailleurs que la valeur marchande de ces métaux sera multipliée par 6 d’ici 2030.

Ces matières sont indispensables pour la production de l’énergie solaire, l’énergie éolienne, les piles à combustible, les batteries, le développement des véhicules électriques… Selon les projections, le marché des voitures électriques représenteront des milliers de milliards de dollars entre 2025 et 2050.

La rédaction se penche sur les 4 produits  miniers dont regorgent abondamment quelques sous-sols d’Afrique Centrale (manganèse, cobalt, cuivre, lithium).

Avec 9,5 millions de tonnes de manganèse produit en 2021, le Gabon est le deuxième producteur mondial du minerai, après l’Afrique du Sud. La mine de Moanda renferme à elle seule 25% des réserves mondiales. Et le pays entend accroître sa production, passant à 11 millions de tonnes en 2023 et 12 millions en 2024. Dans la transition énergétique, il sert notamment pour la fabrication de piles et batteries respectueuses de la nature. La demande du cobalt est énorme et croissante. Actuellement, la demande annuelle est de l’ordre de 120 000 – 130 000 tonnes, mais devra passer de 240 000 – 260 000 tonnes à l’horizon 2025 selon le Mining Weekly.

En République Démocratique du Congo, pays au sous-sol richissime, l’on peut être sûr de trouver tout ce dont on a besoin, ce qui par ailleurs fait le malheur de la contrée. Ses mines renferment 70% de la production mondiale de cobalt, minerai indispensable pour la production des batteries pour véhicules électriques. Il a été désigné « minerai stratégique » par le Gouvernement, mais il reste à faire; car pour profiter de cette aubaine de la nature, il ne faudrait pas se contenter d’en exporter, mais le transformer sur place. La RDC détient 50% du cobalt de la planète, soit 25 millions de tonnes. Cette industrie devrait générer 1 300 milliards de dollars d’ici 2030. Les principaux exploitants de cette richesse sont les entreprises chinoises, qui assurent la production nationale du cobalt à 80%.

La RDC est en outre en voie de devenir le leader mondial de la production de cuivre, avec de nombreux gisements et des mines encore non explorées. En 2021, elle s’est hissée au 3ème rang mondial avec une production de 1,8 millions de tonnes. Le complexe minier de Kamoa-Kakula dont l’exploitation est récente, compte huit sites et pourra produire 800 000 tonnes pour une seule mine cette année; presque la production de la Zambie, pourtant classée au top 10 mondial des producteurs de cuivre. Ce complexe a une capacité de production de 19 millions de tonnes par an, soit plus de la moitié des prévisions de production mondiale à l’horizon 2030 !

Quant au lithium, roche dure, rare et pourtant critique au vu de son utilité, se retrouve dans plusieurs sous-sols africains, mais encore, la RDC remporte la palme d’or, quoique jusqu’ici l’exploitation du lithium est faite sous d’autres cieux, car encore non explorée en RDC. Il est utile pour la fabrication de batteries lithium-ion pour voitures électriques, les éoliennes, panneaux solaires et autres composants électriques. Son cours a bondi de près de 500% en 2021, avec une demande prévue pour 2 millions de tonnes en 2030. La tonne qui valait 6.400 euros en janvier 2021, a atteint 65.000 euros en juin dernier.

La mine de Manono en RDC pourrait être la plus grande réserve de lithium au monde avec 400 millions de tonnes de réserves selon les estimations. Deux grands firmes étrangères se discutent le droit d’exploitation du gisement.

Il est clair pourtant, que le décollage économique semble utopique au regard des réalités que vivent ces pays, et particulièrement la RDC, spectacle d’insécurité et de troubles « civils » presque permanents qui profitent in fine à des pays occidentaux vers lesquels les richesses qui pourraient pourtant maximiser les capitaux locaux, finissent par être expatriées, laissant miséreux les ayant droit. Cela est dommage, car, des stratégies équitables permettraient de décupler les richesses ici et ailleurs. Par exemple, pour un investissement dans la chaîne de valeur des batteries électriques, Bloomberg (le groupe financier américain) estime que la meilleure destination serait la RDC, car il faut tout juste 39 millions de dollars pour l’implantation d’une telle chaîne, contre 117 millions de dollars aux États-Unis, ce qui est trois plus coûteux.

Les pouvoirs publics devront donc prendre à bras-le-corps les obstacles qui entravent la pleine exploitation de leurs propres richesses afin de devenir des géants ! Une fédération de moyens entre ces pays, y compris ceux dont la géologie n’est pas autant favorable tomberait à point nommé.