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L’avenir du Franc CFA

Le franc CFA est l’un des vestiges de la françafrique, et son mode de fonctionnement bien que stable ne garantit pas toujours le dynamisme des économies des pays qui en font usage.

Le Franc CFA est une monnaie qui freine le développement a écrit la Présidence de la République du Cameroun dans un dossier de presse. En sommet extraordinaire les dirigeants des pays de la CEMAC ont exprimé leur volonté de faire évoluer le franc CFA et de disposer d’une monnaie commune stable et forte. L’arrimage du franc CFA à l’Euro rend les économies africaines beaucoup moins compétitives. Il faut noter qu’en Afrique centrale, il existe actuellement un projet de changement des billets de monnaie, et cela est dû au fait que l’institution financière de la CEMAC dispose de la possibilité de changer ses billets et pièces de monnaie tous les dix ans, prévu par le livre de déontologie professionnelle de la BEAC. Mais pour cette fois, les pièces de monnaie restent les mêmes et seront changées plus tard, c’est-à-dire dans dix ans.

Généralement, les raisons pour lesquelles la forme de monnaie est changée sont de plusieurs ordres : pour que sa falsification ne soit pas facilement accessible ; pour trouver du matériel de fabrication afin d’éviter la rupture de liquidité comme dans les moments antérieurs, etc. La nouvelle gamme de billets est déjà prête, et sera mise en circulations très bientôt selon une source sûre de la BEAC.

Il importe de préciser qu’en Afrique centrale comme de l’Ouest, le changement du franc CFA ne se limite que sur la forme, la valeur n’y est pas encore touchée, mais l’attitude des dirigeants des Etats de l’Afrique de l’Ouest est salutaire, car, cette monnaie projette à être changé avec d’autres caractéristiques y afférentes. Ce qui marque un pas en avant pour cette communauté. Le problème avec les Etats de l’Afrique centrale est qu’ils ont des textes intéressants, des beaux projets mais, qui ne sont pas mis en œuvre et quand bien même ils décident de les appliquer, les dispositions les plus importantes sont ignorées. C’est en allant dans ce sens qu’a déclaré KAKO NUBUKPO au micro de SPUTNIK France : « Je sais que certaines personnes n’ont pas compris mes propos préliminaires, mais qu’elles se rassurent: nous sommes dans le même combat. Celui de la libération monétaire en Afrique dans sa totalité. Seulement, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain ou bien prendre la proie pour l’ombre. C’est-à-dire qu’il faut que nous soyons sérieux dans nos déclarations et encore plus dans notre manière d’agir ».

Selon l’économiste togolais KAKO NUBUKPO qui s’est expliqué sur les raisons pour lesquelles il a tenu à saluer un «moment historique». Invité de SPUTNIK France le 5 février 2020, lors d’un passage à Paris à l’occasion de la sortie de son livre L’urgence africaine, il en a également profité pour rappeler toutes les précautions d’usage en ce qui concerne l’avènement de l’Eco. Selon lui, quatre difficultés majeures tuent cette politique monétaire en toute velléité d’émergence dans la zone Franc c’est ainsi qu’il énumère : « La première difficulté, c’est que nous n’échangeons pas entre nous! Il y a seulement 15% de part d’échanges  intracommunautaires dans notre zone contre 60% en zone euro. Or, une monnaie, c’est fait pour échanger. La deuxième, c’est que le franc CFA est rattaché à l’une des monnaies les plus fortes au monde, l’euro, et que cela grève notre compétitivité. L’impact du taux de change (fixe) est déterminant comme, par exemple, dans le secteur du coton dans lequel j’ai beaucoup travaillé. Pour moi, un franc CFA fort est une taxe sur les exportations et une subvention sur les importations ».Il poursuit en soulignant que :«Troisièmement, les économies de la zone Franc sont très peu financées avec, de surcroît, des taux d’intérêt à deux chiffres tandis que dans la zone euro, les taux d’intérêt sont de l’ordre de 1%. Enfin, il n’y a aucune préoccupation de croissance car le seul objectif de nos banques centrales est la stabilité des prix avec une inflation à 2%! » Au sein de l’UEMOA par exemple, les décideurs ont pris position en faveur du remplacement du franc CFA par une autre monnaie. Par contre, en Afrique centrale les dirigeants sont plus réservés sur la question. Mais, il importe de préciser que cette monnaie a subi des changements au fil du temps et continue de l’être. C’est le cas des changements de formes et même de valeur qu’ont connu ses utilisateurs. En Afrique de l’Ouest, il y a ce qui va changer et ce qui ne changera pas sur le franc CFA. Ils veulent changer son nom qui deviendra l’Eco, la fin du dépôt de réserve de changes en France notamment auprès du trésor public français, et dans la gouvernance avec la suppression de la représentation française. Mais, ce qui restera le même, du moins pour l’instant : c’est la parité fixe entre l’Euro et le franc CFA, 1 euro est égal à 655,96 F CFA, la raison évoquée est d’éviter les risques d’inflation, mais d’après l’analyse des économistes africains, les pays de la zone franc ont besoin de donner la priorité à la croissance économique et à l’emploi, plutôt que de lutter contre l’inflation. C’est également la garantie de la France, elle se manifeste de deux façons : d’une part la BCEAO pourra se procurer les Euros nécessaires pour couvrir ses engagements en devise et d’autre part la France conservera son rôle de garant qui prendra la forme de « ligne de crédit ». Et puis, l’incertitude sur l’Eco car le dépôt de réserve de change au trésor français garantit une convertibilité illimitée du franc CFA avec l’Euro d’après ses défenseurs.

Kako Nubukpo

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