Une sécurisation foncière s’est faite par l’État dans le cadre d’une phase du Projet intégré d’import-substitution agro pastoral et halieutique (PIISAH). 200 000 hectares ont ainsi été réservés sur le corridor Yoko-Lena-Tibati et 200 000 hectares supplémentaires sont également en voie de réservation.
L’État camerounais vise ainsi la mise à disposition de ces terres aux investisseurs agricoles qui peinent souvent à se déployer pour de multiples causes dont des limitations foncières. Blé, maïs, riz et d’autres cultures vivrières sont les cultures visées ici. Cette solution s’avère effectivement urgente dans un contexte où la demande de ces produits agricoles est exponentielle face à une démographie croissante, aux besoins agro-industriels et même ceux liés à l’élevage.
Les statistiques sont suffisamment évocatrices. Seulement en 2023, le Cameroun a importé des céréales pour 387,7 milliards de F CFA, dont 200,8 milliards pour l’importation du riz et 178,8 milliards pour le blé, d’une importante nécessité pour la fabrication du pain et autres pâtisseries largement consommés dans ce pays d’Afrique centrale. Ce contexte freine véritablement la réalisation de projets d’envergure.
Le ministre camerounais de l’agriculture, M. Gabriel Mbairobe explique en quelques termes la motivation de la mise en place d’un tel mécanisme : “pour attirer les privés pour investir dans l’agriculture, nous avons jugé important de lever des verrous de la venue des privés dans l’agriculture, à savoir la mise à disposition des réserves foncières”.
Par cette affirmation, le ministre pointe du doigt une pénible réalité sur le terrain, celle de la privatisation ou de l’appropriation par voie de bail de certaines aires exploitables par des entreprises pour leurs bénéfices personnels.
Le Cameroun peut entrevoir les rendements agricoles sous de meilleurs auspices avec ces mesures propres à doper la productivité et l’indépendance.