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Henri-Claude Oyima : Le Stratège du Grand Capital Africain

En trois décennies, Henri-Claude Oyima a bâti bien plus qu’un empire bancaire. Il a conçu, pierre après pierre, une architecture économique résolument africaine, à la fois robuste, moderne et profondément enracinée dans le réel. Né en 1956 à Franceville, au Gabon, il entame son parcours académique aux États-Unis, où il obtient un bachelor en administration des affaires et un master en banque à l’Université de Washington. Il fait ses premières armes chez Citibank à New York, puis à Libreville, avant de rentrer au pays en 1983 pour prendre les rênes de la succursale locale de la Banque de Paris et des Pays-Bas. Deux ans plus tard, à seulement 29 ans, il en devient le directeur général.

Lorsque la maison mère décide de se retirer du Gabon, Henri-Claude Oyima saisit cette opportunité historique pour reprendre l’établissement. En 1996, il fonde la Banque Gabonaise et Française Internationale, future BGFIBank, qui allait devenir le premier groupe bancaire du Gabon et d’Afrique centrale. Visionnaire méthodique, il engage rapidement le groupe sur une trajectoire de croissance structurée : extension géographique, digitalisation, diversification des activités, développement de marques spécialisées, normes de gouvernance strictes. En 2007, il crée BGFI International à Paris, puis obtient en 2015 une extension d’agrément qui donne naissance à BGFIBank Europe, dotée d’une autonomie complète pour opérer à l’échelle du continent. Aujourd’hui, le groupe compte 20 sociétés implantées dans 12 pays, emploie plus de 2 700 collaborateurs et affiche un chiffre d’affaires de 303 milliards de francs CFA en 2023 (soit 462 millions d’euros). En filigrane de cette expansion, une conviction forte : la finance ne doit pas être un outil d’extraction, mais un moteur endogène de transformation.

Homme de vision, mais aussi d’influence, Henri-Claude Oyima a élargi son champ d’action bien au-delà du secteur bancaire. En août 2022, il est élu président de la Fédération des entreprises du Gabon (FEG), le principal organe patronal du pays, dont les membres génèrent à eux seuls 80 % du PIB et emploient plus de 90 % de la main-d’œuvre formelle. À ce poste, il plaide pour un secteur privé plus structuré, responsable et compétitif, capable de faire face aux défis de l’économie moderne. Son discours est clair : un pays ne se développe pas par décret, mais par la force de ses entreprises, la crédibilité de ses institutions et l’intégrité de ses élites.

Sa stature dépasse aujourd’hui les frontières du Gabon. Président du conseil d’administration de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), basée à Douala, Henri-Claude Oyima s’emploie à structurer un véritable marché financier régional. Il y défend une vision claire : mobiliser l’épargne locale, attirer les investisseurs institutionnels et faciliter l’accès au financement pour les PME, véritables poumons économiques du continent.

Figure du capitalisme africain assumé, Oyima incarne un leadership qui conjugue performance et exigence éthique. Il croit en une économie productive, bâtie sur la transparence, la création de valeur locale et l’investissement dans les hommes. Son parcours, impressionnant de constance et de rigueur, prouve qu’il est possible de réussir en Afrique en s’appuyant sur ses réalités propres, sans jamais renier l’ambition mondiale. À l’heure où le continent cherche ses repères économiques dans un monde en mutation, Henri-Claude Oyima trace un sillon puissant : celui d’une Afrique souveraine, structurée, et capable de se financer elle-même.