En République centrafricaine, la saison sèche est désormais synonyme de catastrophes écologiques. Dans le sud-est du pays, à Landja Mboko, les feux de brousse se multiplient, attisés par des chasseurs et des bandits anonymes en quête de gibiers.
De tels incendies, souvent incontrôlés, compromettent la sécurité alimentaire, détruisent l’environnement et aggravent la lutte contre le changement climatique. À seulement deux kilomètres de Landja Mboko, un champ noirci témoigne de la violence des flammes. Bertrand Maléngao, un cultivateur, constate avec amertume les dégâts : ‘ Les feux de brousse détruisent chaque année plusieurs milliers d’hectares de forêts. On ne peut plus cultiver pendant la saison sèche. J’espérais sur ces récoltes pour payer la scolarité de mes enfants, mais tout est parti en fumée.’
Le feu, qui s’est propagé en quelques minutes, a anéanti une superficie d’environ un kilomètre carré. Arbres calcinés, cultures réduites en cendres, sol appauvri : les conséquences sont alarmantes pour les moyens de subsistance des habitants et l’écosystème.
Aussi, ces incendies affectent directement la vie des populations locales. Arsène, un éleveur, raconte sa détresse : ‘ Ils ont mis le feu partout. Nos bétails n’ont plus rien à brouter, et il reste encore deux mois de saison sèche. Même ma maison n’a pas été épargnée. Je dois partir pour trouver de meilleures conditions ailleurs. ‘
Les feux de brousse ravagent non seulement les cultures, mais aussi les pâturages, laissant les éleveurs et agriculteurs dans une plus grande précarité. Maïs, manioc, café et coton, qui constituent l’essentiel des cultures locales, disparaissent avant même la récolte.
En outre, l’identification des auteurs de ces feux reste un défi majeur. Malgré cela, le ministère des Eaux et Forêts, en collaboration avec des organisations locales, tente de limiter les dégâts. Un expert agronome, Herson Ningatouloum, expert agronome, insiste sur l’importance d’une approche préventive. Par ailleurs, des sources officielles témoignent que la région enregistre déjà 39 cas de feux de brousse depuis novembre 2024, sur une superficie d’environ 300 hectares.
Source : rfi