En 2024, le continent africain a compté 21 milliardaires en dollars, selon les classements de Bloomberg et Forbes, qui se concentrent sur les Africains résidant sur le continent ou y possédant la majeure partie de leurs actifs.
L’on peut en effet observer l’addition d’un milliardaire par rapport à 2023, ce qui relève de la stratégie de leurs investissements, mais aussi d’une conjoncture économique mondiale favorable, due notamment à la hausse des marchés boursiers.
Un contexte mondial propice
Globalement, le nombre de milliardaires a atteint un record historique en 2024, avec 2 781 individus recensés par Forbes, soit 141 de plus qu’en 2023. Ensemble, ces fortunes représentent un total impressionnant de 14 200 milliards de dollars. Ce déchaînement des richesses s’explique par la reprise de l’économie mondiale, la bonne tenue des marchés financiers et la fluctuation des cours des matières premières.
L’Afrique dans le paysage mondial
Les milliardaires africains représentent 0,79 % de ce total, un chiffre modeste mais en progression. Parmi eux, presque tous ont vu leur fortune croître en 2024, malgré l’impact négatif des dévaluations de plusieurs monnaies locales, notamment le naira nigérian, la livre égyptienne et le rand sud-africain face au dollar américain. Voici un classement des 21 milliardaires africains en 2024 !
Aliko Dangote, leader incontesté
Le Nigérian Aliko Dangote reste l’homme le plus riche d’Afrique. En 2024, sa fortune a bondi de 13 milliards de dollars pour atteindre 28,1 milliards, le hissant au 67e rang mondial. Ce résultat est principalement attribué à l’inauguration de la raffinerie Dangote en mai 2023, dotée d’une capacité de traitement de 650 000 barils de pétrole brut par jour. Cet investissement, d’une valeur de plus de 20 milliards de dollars, constitue une pierre angulaire de son empire, dont il détient 92,3 % des parts.
Malgré cette ascension spectaculaire, la dévaluation du naira a freiné une croissance encore plus importante de sa fortune. Bloomberg évalue sa richesse à 28,1 milliards de dollars, mais Forbes, n’intégrant pas encore pleinement cet actif dans son calcul, la chiffre à seulement 13,4 milliards.
Les autres figures du classement
Derrière Dangote, les Sud-Africains dominent :
Johann Rupert & family, à la tête de l’empire de luxe Richemont (Cartier, Montblanc, etc.), affiche une fortune de 13,7 milliards de dollars soit +1,33 milliard.
Nicky Oppenheimer & family, ancien magnat du diamant, s’élève à 11,7 milliards de dollars soit +1,8 milliard.
Le Swazi Nathan Kirsh, actif dans l’agroalimentaire et la distribution, occupe la quatrième place avec 9,38 milliards de dollars soit +1,76 milliard.
L’Égyptien Nassef Sawiris, présent dans l’industrie, complète le Top 5 avec 8,72 milliards de dollars soit +300 millions.
Ces cinq personnalités figurent également parmi les 500 plus riches du monde selon le Bloomberg Billionaires Index.
D’autres milliardaires sont également identifiés par Forbes, avec une fortune supérieure ou égale à 1 milliard de dollars. Il s’agit de l’Egyptien Naguib Sawiris (6,98 milliards), des Nigérians Mike Adenuga (6,7 milliards de dollars) et Abdulsalam Rabiu (5,2 milliards de dollars), Mohamed Mansour d’Égypte (3,3 milliards), les Sud-africains Koos Bekker (2,9 milliards) et Patrice Motsepe (2,7 milliards), l’Algérien Issad Rebrab & family (2,5 milliard), le Sud-africain Michial Le Roux, le Tanzanien Mohamed Dewji, le Zimbabwéen Strive Masiyina (1,8 milliard chacun), le Marocain Aziz Akhannouch, le Sud-africain Christoffel Wiese (1,7 milliard chacun, le marocain Othman Benjelloun, le Nigérian Femi Otedolo (1,4 milliard chacun), les Egyptiens Youssef Mansour (1,3 milliard) et Yassen Mansour (1,2 milliard).
En somme, l’Afrique du Sud domine avec six (6) milliardaires, suivie par l’Égypte (5), le Nigeria (4), et le Maroc (2). L’Algérie, la Tanzanie, le Zimbabwe et le Swaziland (Eswatini) comptent chacun un milliardaire.
Un classement sélectif
Le classement exclut plusieurs figures africaines influentes résidant à l’étranger ou ayant une double nationalité, telles que :
Elon Musk, de nationalité sud-africaine, canadienne et américaine.
Mohammed Al Amoudi, d’origine éthiopienne mais naturalisé saoudien.
Mo Ibrahim, entrepreneur britannique d’origine somalienne.
Ces exclusions mettent en évidence la méthodologie stricte des classements, centrée sur l’Afrique en tant que territoire économique.
En 2024, les milliardaires africains continuent d’étendre leur influence. Cependant, les défis monétaires rappellent la vulnérabilité des économies africaines face aux fluctuations internationales.