Les 27 et 28 juillet sont les dates retenues pour la rencontre entre les pays africains et la Russie. Des délégations se sont effectivement rendues à Saint-Pétersbourg et déjà le monde bouge.
Nul besoin de le rappeler, la Russie est le pays qui crée du remue-méninges chez les grandes puissances. L’actuel sommet fait d’ailleurs l’objet de toutes les curiosités, critiques, jugements et analyses; normal la Russie, à tort ou à raison n’est pas dans les rangs !
Premier fait notoire, le nombre de pays venus d’Afrique pour le Kremlin est plus faible que prévu et ne fait d’ailleurs pas le poids, comparativement au précédent sommet, ce naturellement à la grande déception du Kremlin. Initialement, 49 pays africains devraient prendre part audit sommet. Cependant, juste un peu plus d’une vingtaine de pays y ont pris part, avec tout juste 17 chefs d’État ayant effectué le déplacement, tandis qu’en 2019, l’on comptait 43 délégations venues d’Afrique.
Ce rassemblement, dont l’affluence aurait été le signe de l’influence grandissante de la Russie sur l’Afrique devra compter avec un autre critère. Ça l’est d’autant plus que les relations internationales ne se font pas sans stratégies et donc, les gouvernements du continent qui y sont représentés sollicitent leur part du gâteau, notamment ceux qui ont tant appelé à l’aide internationale, souvent sans réponse favorable. M. Tshisekedi de la RDC a annulé son déplacement, tandis que le Vice-Président du Nigeria a représenté son pays. Les premiers ministres de l’Algérie, l’Éthiopie, le Maroc et la Mauritanie s’y sont rendus en représentants de leurs présidents respectifs. Quant aux autres pays, ils ont été représentés au niveau ministériel ou diplomatique. La Russie attribue ces absences à l’ingérence des États-Unis, de la France…
À l’entame du sommet, M. Poutine dans son discours s’est attiré quelques sympathies en promettant l’approvisionnement gratuit en céréales à 6 pays africains : Burkina Faso, Érythrée, Zimbabwe, Mali, Somalie et République centrafricaine. Le Président de la Russie a effectivement déclaré que son pays livrerait gratuitement de 25 à 50 000 tonnes de céréales d’ici 3 à 4 mois aux États africains concernés.
Promesse d’ailleurs jugée faible et insuffisante par l’ONU, car cela ne saurait absolument pas compenser l’impact du non-respect de l’accord de l’accès aux céréales ukrainiennes. En effet, l’Afrique en général devra compter sur des céréales venues d’ailleurs et l’étau se resserre sur elle quant au coût.
Le sommet n’est pas achevé, le 28 juillet, il sera question pour le continent de jouer encore la carte de la médiation quant au conflit russo-ukrainien qui aurait pu être de l’histoire ancienne.