Le Tchad s’apprête à franchir une étape cruciale dans sa transition énergétique avec la construction imminente de deux centrales solaires photovoltaïques. Ce projet, financé à hauteur de 29 millions de dollars (environ 18,3 milliards FCFA) par la Banque africaine de développement (BAD), a été officiellement annoncé le 20 décembre 2024.
Dans un pays où seulement 6,4 % de la population a accès à l’électricité, cette initiative vise à réduire une pénurie énergétique chronique. Les nouvelles infrastructures seront implantées dans les localités de Gassi et Lamadji, et offriront une capacité totale de production de 61 GWh.
Le projet intègre une innovation majeure : un système de batteries de 6 mégawattheures capable d’assurer la continuité de l’approvisionnement électrique, même en l’absence de soleil. Cet élément est essentiel pour répondre aux besoins d’un pays où l’accès à l’énergie reste très inégal. À N’Djamena, la capitale, 35 % de la population est raccordée à l’électricité, contre seulement 1 % dans les zones rurales.
For de cela, Kevin Kariuki, vice-président chargé de l’électricité à la BAD, a qualifié cette initiative d’« historique », veillant à souligner son importance pour la transition énergétique dans la région sahélienne. Cette réalisation s’inscrit dans le cadre du programme « Desert to Power » de la BAD, qui vise à exploiter le potentiel solaire du continent africain pour booster l’électrification.
Quant aux bénéfices du projet, ceux-ci vont bien au-delà de l’énergie. La réduction de 49 000 tonnes d’émissions de CO2 par an marque un progrès environnemental notable, tout en diminuant la dépendance du pays aux combustibles fossiles importés.
Le projet est également louable sur le plan économique. En effet, le chantier générera 200 emplois temporaires, et 34 postes permanents seront créés pour la gestion et l’exploitation des installations. Une avancée qui contribue également au développement local et à l’autonomie énergétique du Tchad.
Enfin, le Tchad à travers ces infrastructures affirme sa volonté de s’inscrire dans une dynamique de développement durable et de réduire les disparités énergétiques qui freinent son essor économique.