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Le Sommet de Paris : Les pays du Sud réclament une architecture financière équitable et l’Afrique veut être une voix influente

Le Sommet de Paris a été le théâtre d’une prise de parole puissante des pays du Sud, qui dénoncent l’architecture financière internationale qu’ils estiment injuste et inefficace. L’Afrique a également revendiqué son droit à être présente dans les décisions mondiales. Malgré des annonces encourageantes, les défis persistants et les promesses non tenues du passé suscitent des interrogations quant à la mise en œuvre des mesures envisagées.

Le Sommet de Paris, convoqué par le président français, Son Excellence Emmanuel Macron, a été marqué par la volonté des pays du Sud de remettre en question l’architecture financière internationale actuelle. Ils estiment que celle-ci ne les représente pas de manière adéquate et ne parvient pas à répondre efficacement à leurs besoins. Les dirigeants africains ont exprimé leur volonté d’être considérés comme des partenaires égaux, et non comme des bénéficiaires de la générosité des autres nations.

Le président kényan, Son Excellence William Ruto, a souligné que l’Afrique ne souhaite plus être perçue comme un continent en quête d’aide, mais comme un acteur capable de contribuer activement aux défis mondiaux. De même, le président sud-africain, Son Excellence Cyril Rhamaphosa, a insisté sur le fait que la délégation africaine avait refusé l’aide alimentaire, préférant demander la réouverture des ports de la mer Noire pour les importations céréalières vers l’Afrique.

Dans un souci de consensus, le sommet a annoncé certaines mesures. Le Sénégal bénéficiera d’un financement de 2,7 milliards de dollars pour soutenir sa transition vers les énergies propres. La dette zambienne, qui s’élève à plus de 6 milliards de dollars, sera restructurée en collaboration avec les créanciers chinois et étrangers du secteur privé. De plus, les pays se sont engagés à apporter un soutien mutuel en cas de catastrophe naturelle, et une clause de dette liée au climat sera intégrée aux statuts des banques multilatérales de développement.

Le sommet a également annoncé la réallocation de 100 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI) en faveur des pays les plus pauvres, ainsi que le renforcement des fonds propres des banques de développement locales. Cependant, seul un montant de 61 milliards de dollars a été récupéré par le FMI jusqu’à présent.

Malgré ces avancées, le sommet de Paris a été critiqué pour les promesses non tenues du passé et les nouveaux engagements pris. Les dirigeants africains ont rappelé l’engagement pris lors de la COP 15 de Copenhague en 2020, qui promettait 100 milliards de dollars de financement climatique annuel aux pays en développement. Ces fonds n’ont jamais été débloqués, ce qui soulève des inquiétudes légitimes quant à la crédibilité des nouvelles annonces.

Emmanuel Macron & Macky Sall

La question du financement reste un défi majeur, d’autant plus que les mesures annoncées dépendent en grande partie du secteur privé. L’idée d’associer chaque dollar de prêt des banques multilatérales de développement à un dollar de financement privé vise à mobiliser 100 milliards de dollars par an de fonds privés et à augmenter les capacités de prêt de ces banques de 200 milliards de dollars par an sur une décennie. L’objectif est d’offrir des prêts à taux réduit aux pays les plus pauvres. Toutefois, il reste à déterminer si ces mesures permettront réellement à l’Afrique de bénéficier de davantage de dons et de prêts concessionnels.

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a souligné que le continent avait besoin de ces dons et prêts concessionnels pour faire face à ses défis interconnectés. Parmi les pistes envisagées pour dégager des ressources supplémentaires figure le projet d’une taxe internationale sur le transport maritime. Cette proposition, à laquelle les États-Unis s’opposaient jusqu’à présent, a été ouverte à la discussion par la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, en clôture du sommet.

Le Sommet de Paris a donc été le théâtre de revendications légitimes des pays du Sud, qui exigent une architecture financière internationale plus équitable et représentative. L’Afrique a affirmé sa volonté de jouer un rôle actif dans les décisions mondiales. Cependant, la mise en œuvre effective des mesures annoncées et le respect des engagements antérieurs restent des enjeux cruciaux pour garantir un réel progrès et un véritable soutien financier aux pays en développement.

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