Dans un contexte de reprise économique, la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a initié un virage stratégique, marquant la fin d’une ère d’austérité monétaire. Avec une injection massive de liquidités, elle ouvre la voie à une nouvelle dynamique financière dans la sous-région, répondant ainsi aux appels pressants des établissements de crédit.
Le 30 juillet 2024, un événement financier majeur a secoué les fondations de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). La Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a lancé une opération d’envergure, libérant 120 milliards de FCFA en faveur des banques de la région. Cette initiative a rencontré un succès fulgurant, l’offre étant intégralement saisie par les établissements de crédit, dont la demande s’élevait à un montant colossal de 511 milliards de FCFA — plus de quatre fois la somme initialement proposée.
Cette frénésie bancaire pour les liquidités nouvellement disponibles est révélatrice d’un besoin criant de trésorerie, conséquence directe d’une longue période de restrictions monétaires imposées par la BEAC. Depuis fin 2021, la banque centrale avait adopté une ligne dure, visant à réduire la liquidité des banques pour limiter l’accès au crédit. Cette politique s’est manifestée par une augmentation graduelle des taux directeurs, la suspension des opérations de refinancement et une utilisation accrue des bons de la BEAC.
Toutefois, face à un apaisement des tensions inflationnistes au sein de la CEMAC, la BEAC a entamé un assouplissement progressif de sa politique monétaire. À partir du 11 juin 2024, elle a renoué avec ses opérations de refinancement, augmentant régulièrement les volumes proposés.
Un expert bancaire, préférant garder l’anonymat, a souligné l’importance de cette démarche : “La ruée vers la liquidité orchestrée par la BEAC témoigne d’un besoin vital de trésorerie après une période prolongée d’austérité. La banque centrale semble déterminée à relâcher la pression, permettant ainsi aux banques de mieux soutenir la reprise économique qui se profile à l’horizon de la sous-région.”
Cette bouffée d’oxygène financière pourrait bien être le catalyseur tant attendu pour dynamiser l’économie de la CEMAC, offrant aux banques les moyens de jouer pleinement leur rôle dans le soutien à l’activité économique et à l’entrepreneuriat.