L’Accord instituant un régime fluvial uniforme et créant la Commission internationale du bassin Congo-Oubangui-Sangha (Cicos) date du 6 novembre 1999. Hélas, le but visé, à savoir la fluidité des échanges commerciaux entre les pays membres de la Cemac relève presque de l’utopie, car toutes les voies navigables ne sont pas aisément pratiquées !
La Cicos concerne les pays riverains de la Cemac, donc le Cameroun, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo et la République du Congo. L’Angola a été désigné comme État observateur en 2007. Le vice-président de la Cemac, Charles Assamba Ongodo a sollicité le 20 septembre 2023, l’implication d’Antipas Mbuda Nyamwisi, ministre congolais en charge de l’intégration régionale, afin de réaliser le rêve de l’intégration régionale. À cette fin, il a demandé que la RDC pourvoit un terrain le long du fleuve Congo afin qu’y soit érigé un siège de la Commission internationale du bassin Congo-Oubangui-Sangha.
Cette sollicitation fait écho à la décision prise en 2005, que le siège social de la Cicos soit à Kinshasa. Remarque, l’actuel siège est un bâtiment aux standards coloniaux.
La normalisation des exercices de ladite commission nécessite donc quelques aménagements et pourvoira également des emplois. Dans cette dynamique, et la Secrétaire générale de la Cicos l’a souligné, il faudra recruter du personnel, draguer le fleuve Congo, lequel est réputé pour sa dangerosité, car il enregistre des milliers de disparus; mais aussi, un concours est prévu en octobre afin de recruter les lauréats en fonction des profils en adéquation avec les besoins.
Il existe une panoplie de raisons à la restriction plus ou moins naturelle de liberté de navigation d’autres États dans le fleuve Congo. La navigation locale fait vivre les riverains en RDC, bien qu’ils se servent d’équipements rustiques. S’ouvrir à l’extérieur reviendrait donc à les « concurrencer », à leur faire perdre leur gagne-pain. Par ailleurs, l’ex-CMZ, la seule véritable compagnie ayant desservi ce secteur, l’actuelle CMDC reste tapie dans l’ombre. Celle qui tournait autrefois à plein régime, a coulé sous le poids de gestionnaires inconstants et souvent révoqués, sous les dettes, navires hypothéqués ou vendus à des sommes dérisoires. La compagnie a jusqu’à présent des créanciers prêts à sévir si elle se relève. Elle a donc cédé la place à une navigation vétuste. Un seul navire marchand arrive encore à suivre les standards, il s’agit de l’ITB Kokolo de la SCTP, ex-Onatra, qui ambitionne de réhabiliter une dizaine d’unités flottantes, mais il ne compte que quelques équipements de base; néanmoins, il respecte les normes.
L’on note cependant que la Cemac tient à compter avec la RDC, à l’inviter au rendez-vous du donner et du recevoir afin de réaliser véritablement l’intégration régionale.