La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) prévoit de prélever 50 milliards de FCFA des banques de la zone CEMAC, dans une tentative d’équilibrer l’accès au crédit, de contrôler l’inflation et de stimuler la croissance économique.

Entre le 15 et le 29 août prochain, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) prévoit une opération majeure : le prélèvement de 50 milliards de FCFA des réserves des banques opérant en zone CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique centrale).
Ces bons de la BEAC, d’une maturité de 14 jours et rémunérés à un taux d’intérêt nominal de 2,5%, visent à accélérer la réduction de l’excès de liquidité bancaire à court terme et à surveiller étroitement son évolution. Face à une inflation galopante dans la région, la banque centrale a intensifié les reprises de liquidité, augmentant les montants recherchés lors de ces émissions de bons. Cette stratégie, combinée au maintien de taux directeurs relativement élevés, vise à limiter l’accès au crédit pour les acteurs économiques, afin de contenir une inflation préoccupante. Selon les prévisions du FMI, le Cameroun devrait connaître un pic d’inflation en 2024, suivi de près par d’autres pays de la zone CEMAC.
Malgré cette politique monétaire rigoureuse, la BEAC est consciente de l’importance de favoriser une croissance économique soutenue. Les prévisions indiquent une augmentation à 3,3% en 2024, contre 2,3% l’année précédente. Des ajustements sont donc envisagés pour rendre les bons de la BEAC plus adaptés aux besoins des établissements de crédit, tout en poursuivant l’objectif de réduction de l’excédent de liquidité bancaire.
Lors d’un récent échange avec la presse, le gouverneur Yvon Sana Bangui a souligné que la BEAC explore diverses options pour rendre cet instrument financier plus flexible, tout en maintenant son cap sur la maîtrise de l’excès de liquidité. En juillet dernier, après plus d’un an de restrictions, la BEAC a réinjecté 470 milliards de FCFA de liquidités dans le circuit bancaire de la CEMAC, avec des taux de souscription dépassant largement les attentes, atteignant même 425% pour certaines opérations.
Cette initiative de la BEAC vise donc à équilibrer l’accès au crédit, la maîtrise de l’inflation et la stimulation de la croissance économique dans la région de la CEMAC, tout en maintenant une surveillance rigoureuse de l’évolution de la liquidité bancaire.