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Essor minier en Afrique : des défis restent à relever pour le Cameroun, le Congo et le Gabon !

Dans un contexte de compétition mondiale pour les métaux stratégiques, le magazine panafricain Jeune Afrique vient de publier le classement des 25 pays miniers les plus attractifs du continent. 

S’appuyant en effet sur une harmonisation de données issues de sources internationales – telles que la Coface, le Fraser Institute, Critical Minerals: The Pivotal Outlook d’Africa Business+ et Ernst & Young, ainsi que l’Institut d’études géologiques des États-Unis et theglobaleconomy.com – cette étude dresse le portrait des atouts et des faiblesses de chaque pays évalué. Les indicateurs mobilisés couvrent un large spectre, allant des volumes de réserves de 13 minerais majeurs (du cobalt au zinc en passant par le lithium et le platine) aux critères de gouvernance, de cadre légal, de climat des affaires ainsi que de qualité des infrastructures de transport et énergétiques.

Au sommet du classement, l’Afrique du Sud confirme sa position de leader incontesté, grâce à des infrastructures routières et ferroviaires de qualité, un solide système bancaire et une industrie minière déjà mature, notamment dans l’exploitation du platine. Dans le top 5 se retrouvent également la Namibie, le Botswana, le Maroc et la République Démocratique du Congo, qui attestent d’un dynamisme certain dans le secteur minier.

Cependant, les pays de la CEMAC peinent encore à s’imposer parmi les meilleures destinations pour les investisseurs du secteur. Le Cameroun se positionne à la 16ᵉ place avec un score global de 36,6 sur 100. Fort de réserves géologiques notées 50/100 et de 20 projets d’exploitation de minerais critiques recensés, le pays affiche un potentiel prometteur. Entre 2014 et 2019, des opérations d’exploration ont permis d’identifier pas moins de 300 nouveaux sites répartis dans les régions de l’Est, de l’Ouest, de l’Adamaoua, du Nord et du Centre, regorgeant d’or, de zinc, de terres rares, d’uranium, de nickel, de rutile et de manganèse. Paradoxalement, malgré ces perspectives, seule 40 % du territoire a fait l’objet d’une exploration approfondie et les recettes minières ont chuté de 12,2 milliards de FCFA en 2019 à 630 millions de FCFA en 2020, illustrant les défis liés à un risque pays (40/100) et des infrastructures insuffisantes (23/100).

Au Congo, classé 18ᵉ avec un score global de 32,4 sur 100, la situation se présente sous un jour contrasté. Si les réserves minières bénéficient d’une note de 60/100 et que le risque pays et le climat des affaires atteignent 40/100, le pays accuse un retard considérable en termes d’infrastructures, avec un maigre 2/100 pour les réseaux routiers et ferroviaires. Par ailleurs, malgré une offre géologique intéressante, le Congo ne compte pas de projet de minerais critiques en développement. Néanmoins, plusieurs compagnies minières étrangères s’investissent dans des projets de potasse, d’étain, de cuivre, de zinc et de plomb, notamment dans le département de M’Passa, tandis que des permis ont été récemment concédés dans la région de la Sangha pour exploiter d’importantes réserves de fer, estimées à près de 1,1 milliard de tonnes.

Le Gabon, qui clôt le classement à la 23ᵉ position avec un score de 21,7 sur 100, illustre à la fois des atouts et des lacunes. Sur le plan géologique, le pays n’obtient que 20/100 et ne dispose d’aucun projet de minerais critiques, tout en n’ayant pas communiqué d’informations sur la gouvernance et le cadre légal. En revanche, ses infrastructures de transport et énergétiques se distinguent légèrement avec un score de 23/100. Le secteur minier gabonais, dominé par l’or et le manganèse, connaît des évolutions contrastées ! Alors que la production de manganèse a progressé – passant de 2 443 511 tonnes au premier trimestre à 2 586 197 tonnes au troisième trimestre de 2024 pour atteindre 7,5 millions de tonnes cumulées, générant ainsi 653,4 milliards de FCFA – les exportations aurifères ont dégringolé de 80,7 %, passant de 43,9 milliards de FCFA en 2022 à 8,5 milliards de FCFA en 2023. Selon la Société équatoriale des mines, la production d’or, limitée à environ 2 tonnes par an, reste essentiellement embryonnaire.

On peut donc s’apercevoir que le   potentiel minier est encore largement sous-exploité dans plusieurs pays de la CEMAC, malgré des réserves prometteuses et de nombreux projets d’exploration. Toutefois, pour attirer durablement les investissements et tirer pleinement parti de leurs ressources, le Cameroun, le Congo et le Gabon devront impérativement relever des défis structurels majeurs, notamment en renforçant leurs infrastructures, en améliorant la gouvernance et en adaptant leur cadre légal. La course aux métaux dans les pays africains se profile ainsi comme un enjeu stratégique !

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