Les négociations entre la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) et les grands groupes miniers et pétroliers pour le rapatriement d’une partie de leurs recettes sont dans une impasse. Malgré l’importance stratégique de ces flux financiers pour la BEAC, un accord semble encore lointain.

Après des mois de négociations intensives, les discussions entre la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) et les principaux acteurs miniers et pétroliers de la région sont dans une impasse. L’objectif de ces pourparlers est de mettre en place un mécanisme permettant à la BEAC d’exercer un contrôle plus efficace sur les flux financiers stratégiques générés par ces industries. Cependant, malgré des discussions approfondies qui ont culminé lors d’une série de pourparlers de trois jours à Paris en juillet dernier, un accord reste insaisissable.
Deux obstacles majeurs entravent les progrès. D’une part, il y a un désaccord sur la détermination des taux d’intérêt applicables aux fonds rapatriés. Alors que la BEAC souhaite avoir la liberté de fixer ces taux, les groupes extractifs insistent pour garder le contrôle. D’autre part, il y a une question d’immunité juridique pour ces fonds. Les groupes extractifs exigent des garanties contre toute saisie ou sanction judiciaire visant les sommes transférées.
Ces points de désaccord touchent au cœur de la souveraineté monétaire et fiscale de la BEAC sur la sous-région de l’Afrique centrale. L’enjeu est de taille pour l’institution, qui cherche à renforcer son contrôle sur les flux financiers importants générés par l’exploitation des ressources naturelles. Comme le confirme un expert régional, “C’est un dossier extrêmement sensible pour la BEAC. Elle est déterminée à assurer le rapatriement d’une partie substantielle de ces revenus, afin d’accroître sa capacité de régulation monétaire et de mobilisation des ressources fiscales au niveau régional.”
Malgré ces divergences persistantes, les négociations continuent entre les deux parties, qui peinent à trouver un compromis acceptable. Un accord semble encore éloigné, soulignant l’importance stratégique du contrôle de ces flux financiers pour la banque centrale d’Afrique centrale.