La 72e édition des Cannes Lions a été marquée par une maturité stratégique inédite. Si la France s’est distinguée avec 64 Lions, dont 6 Grands Prix et un Titanium, c’est surtout la présence affirmée des leaders africains et la transformation du festival en véritable carrefour d’affaires mondiales qui ont donné le ton.

L’Afrique en pleine affirmation
Cette année, jamais le continent africain n’avait été autant représenté : 18 professionnels venus de toute l’Afrique ont siégé dans les jurys, avec des interventions remarquées tout au long de la semaine. Amélie Ebongué a animé plusieurs panels sur les nouvelles narrations africaines et l’économie de l’influence. Jeremy Awori, PDG d’Ecobank, a défendu une vision ambitieuse de la créativité comme moteur de développement économique. Christiane Bossom, directrice de la communication du groupe, a quant à elle insisté sur la nécessité de construire des récits collectifs ancrés dans les réalités locales.
D’autres talents tels qu’Adetutu Laditan (Woof Studios Africa) ou Peter Ukhurebor (Black At) ont apporté une voix résolument entrepreneuriale, appelant à une coproduction des standards créatifs mondiaux.
Publicis Conseil, champion du storytelling
Du côté français, Publicis Conseil conserve sa couronne d’Agence de l’année grâce à sa campagne « Three Words » pour AXA. Cette initiative, centrée sur la relocalisation urgente des femmes victimes de violences domestiques, a décroché trois Grands Prix, dont le prestigieux Titanium. Un storytelling puissant, conjugué à une exécution stratégique d’une précision remarquable.
De l’impact, pas du pathos
Fini le « purpose washing ». Les campagnes récompensées cette année ont misé sur l’impact mesurable, des récits enracinés dans les questions d’inclusion, de santé mentale ou d’éducation, avec une tonalité plus joyeuse et résolument contemporaine.

Cannes, plus qu’un festival
Le festival franchit un cap et devient un point de convergence pour l’industrie mondiale des médias et de la tech. L’annonce d’un partenariat stratégique entre Netflix et TF1 en est la preuve éclatante. Sur la Croisette, les personnalités s’enchaînaient – de Serena Williams à Cardi B – mais derrière les flashs, ce sont bien les case studies rigoureux et la maîtrise du storytelling qui ont fait toute la différence. Comme l’a formulé un membre du jury : une idée ne vaut rien si elle n’est pas racontée avec force, prouvée par des résultats, et portée jusqu’au bout.