Le milliardaire El Hadj Mohamadou Abbo Ousmanou communément appelé Alhadji Abbo par ses compatriotes et déjà octogénaire avait été évacué à Istanbul en Turquie en raison d’une santé critique. Alors âgé de 87 ans, il a rendu l’âme dans la soirée du 13 octobre déclarent ses proches.
Le Cameroun a ainsi perdu un magnat de la chaîne des valeurs économiques de son pays. En effet, Alhadji Abbo, pour atteindre cette carrure s’était imposé en tant qu’opérateur économique puissant. Celui qui était jadis un adolescent orphelin est devenu convoyeur alors qu’il n’avait que 12 ans et s’est progressivement frayé un chemin dans le transport, puis le commerce général.
Plusieurs entreprises portent sa signature. Maïscam demeure la première que l’esprit évoque quand on parle d’Alhadji Abbo. En effet, Maïscam s’est illustrée dans la production du maïs et de ses dérivés, avec plus de 10 000 tonnes de grains vendus chaque année. La société est d’ailleurs un fournisseur huppé de la Société des Boissons du Cameroun (SABC).
Dans la diversification de ses richesses, le milliardaire s’était constitué un cheptel avec de dizaines de milliers de bétail dans sa région natale, l’Adamaoua. L’import-export n’avait plus de secret pour Alhadji Abbo, de même que le commerce général. Il était également Président du Conseil d’administration de la société sucrière Nosuca. Son investissement dans le tourisme s’est matérialisé à travers son Hôtel Le Relais Saint-Hubert.
Mohamadou Abbo figurait au classement Forbes des hommes les plus fortunés d’Afrique francophone, quoique en raison de sa santé déclinante ces derniers mois, une mauvaise gestion de ses acquis n’a pas maintenu son patrimoine au même piédestal. Il a été le père de 36 enfants, issus de 4 femmes, et un maillon et financier important du RDPC, le parti au pouvoir au Cameroun. Sa résidence bâtie sur trois hectares dans le nord de son pays en dit long sur ce « self-made man ».