fr
fr
Bitcoin
74,933
Bitcoin
$ 85,217
Bitcoin
74,933

L’Afrique à la croisée des chemins : Une nouvelle stratégie agricole pour la prochaine décennie

Le sommet extraordinaire de l’Union africaine, tenu à Kampala, marque un tournant décisif pour l’avenir agricole du continent africain. Du 9 au 11 janvier, ministres, experts, et chefs d’États se sont réunis pour élaborer une feuille de route assez pointue, la Déclaration de Kampala, visant à transformer l’agriculture africaine. 

Ce document stratégique, qui guidera le secteur pour les dix prochaines années, met un accent particulier sur la sécurité alimentaire, un enjeu majeur pour un continent où plus de 280 millions de personnes souffrent encore de la faim, selon les données de l’Union africaine.

La Déclaration de Kampala s’inscrit dans la continuité des précédentes initiatives, telles que celles de Maputo (2003) et de Malabo (2014). Cependant, les défis actuels imposent des ajustements majeurs. La mêlée des chocs climatiques, des conflits, et de la croissance démographique rapide a fragilisé les systèmes agricoles du continent. Ces pressions exacerbent l’incapacité des systèmes existants à répondre aux besoins alimentaires croissants.

Stephen Byantware, directeur des Ressources céréalières au ministère de l’Agriculture en Ouganda, souligne l’urgence d’une approche collective : « Les invasions de criquets pèlerins, les chenilles légionnaires ou encore les inondations ne respectent pas les frontières. Ces défis climatiques exigent une réponse coordonnée et une gestion commune à l’échelle africaine. »

Ainsi, la nouvelle stratégie repose sur trois axes essentiels :

1. La production durable : encourager des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement tout en maximisant les rendements.

2. Le commerce intra-africain : promouvoir la coopération entre les pays pour réduire la dépendance aux importations extra-continentales.

3. Inclusion des jeunes et des femmes : renforcer leur rôle dans le secteur agricole, moteur clé de l’innovation et du développement rural.

Ces objectifs s’accompagnent en outre d’un effort pour promouvoir des cultures à haute densité nutritionnelle, capables de répondre efficacement aux besoins des populations les plus vulnérables.

Par ailleurs, avec une population jeune et en pleine croissance, l’Afrique dispose d’un potentiel énorme pour transformer son agriculture en un pilier de développement économique. Cependant, comme le rappelle le ministre ougandais de l’Agriculture, le continent ne doit pas simplement suivre l’évolution globale, mais anticiper les tendances : « Nous devons avancer, non pas avec notre époque, mais en la devançant. »

Cela passe donc par le renforcement des systèmes agro-alimentaires, l’adoption des technologies numériques, et une gouvernance efficace pour faire face aux crises.

La Déclaration de Kampala représente de ce fait une opportunité pour l’Afrique de redéfinir son rôle sur la scène mondiale, non seulement comme fournisseur de matières premières, mais comme leader d’une agriculture durable et innovante. Le sommet de Kampala pourrait marquer le début d’une ère où le continent, uni, répond aux défis alimentaires avec résilience et vision.

En somme, le développement agricole africain n’est pas seulement une question de sécurité alimentaire, mais un enjeu économique majeur pour transformer le destin du continent.

× Contact Us