La baisse annoncée des financements internationaux consacrés à la lutte contre le VIH/SIDA menace des décennies de progrès. Selon une étude parue dans The Lancet HIV, jusqu’à 2,9 millions de décès et 10,8 millions de nouvelles infections pourraient survenir d’ici 2030, compromettant les efforts globaux de prévention et de traitement, particulièrement en Afrique subsaharienne.

Les efforts pour éradiquer le VIH/SIDA en tant que menace pour la santé publique pourraient être gravement compromis par les réductions annoncées des financements internationaux. Une étude récente publiée dans The Lancet HIV tire la sonnette d’alarme : ces coupes budgétaires drastiques, notamment par les cinq principaux donateurs mondiaux, pourraient conduire à un retour aux niveaux alarmants d’infections et de décès observés au début des années 2000.
Depuis 2015, environ 40 % du financement total dédié à la lutte contre le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) proviennent de donateurs internationaux. Ces financements permettent de soutenir des programmes cruciaux de prévention, de diagnostic et de traitement. Toutefois, les réductions annoncées, estimées à 24 % d’ici 2026, mettent en péril ces initiatives vitales.
Parmi les principaux donateurs, les États-Unis dominent avec 73 % des contributions, suivis du Royaume-Uni (9 %), de la France (4 %), de l’Allemagne (3 %) et des Pays-Bas (2 %). Ensemble, ces cinq pays représentent plus de 90 % du financement international. Cependant, ils envisagent tous des coupes significatives dans leur aide étrangère, une décision qui pourrait avoir des répercussions dévastatrices.
Des populations vulnérables particulièrement exposées Les populations d’Afrique subsaharienne, ainsi que les groupes marginalisés tels que les consommateurs de drogues injectables, les travailleurs du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, figurent parmi les plus durement touchés. Ces communautés, déjà à haut risque, pourraient voir leur accès aux services de prévention et de traitement encore davantage restreint. De plus, les enfants, souvent oubliés, sont eux aussi menacés par cette situation.
Selon l’étude, entre 770 000 et 2,9 millions de décès supplémentaires liés au VIH pourraient survenir d’ici à 2030 si les réductions de financement ne sont pas atténuées. Par ailleurs, le nombre de nouvelles infections pourrait exploser, avec une augmentation potentielle allant jusqu’à six fois les taux actuels dans certaines populations vulnérables.
Un appel à l’action urgente Face à cette crise imminente, les auteurs de l’étude soulignent l’importance cruciale d’une coopération internationale accrue et d’une planification stratégique à long terme. « Sans un soutien financier soutenu, les progrès réalisés au cours des dernières décennies pourraient être réduits à néant », avertissent-ils.
Des solutions durables doivent être mises en œuvre, notamment en renforçant les systèmes de santé nationaux et en élaborant des programmes de lutte contre le VIH autonomes et résilients. Les chercheurs appellent donc la communauté internationale à intensifier ses efforts pour mobiliser des fonds et éviter un retour en arrière dramatique.