Sous le thème évocateur de “Relier Les Mondes”, les rencontres économiques d’Aix-en-Provence de cette année ont été le théâtre d’une intervention remarquable de la ministre Élisabeth Moreno ce jour. Abordant la thématique de l’interdépendance Nord-Sud, la ministre a mis en exergue l’impératif d’unité pour l’égalité et le développement. Dans un monde où les divisions semblent plus profondes que jamais, sa vision appelle à une révolution des mentalités, incitant les sociétés à dépasser les frontières traditionnelles pour forger une solidarité globale. C’est dans cet esprit de connexion et de coopération que la ministre Moreno envisage de façonner un avenir où l’équité et le progrès sont accessibles à tous..
Madame la Ministre, quelle stratégie spécifique envisagez-vous pour atténuer les disparités entre les hémisphères Nord et Sud et promouvoir une collaboration mutuellement bénéfique ?
« Nous ne pouvons pas relier les mondes si nous ne lions pas les femmes et les hommes. Or, aujourd’hui, nos sociétés sont particulièrement fracturées, divisées, au lieu de travailler ensemble pour répondre aux défis auxquels la Terre est confrontée. On se regarde en chiens de faïence, on ne se fait pas confiance, on s’insulte, on s’humilie. On pense aux personnes dans le Sud qui souffrent du réchauffement climatique pour lequel elles ne sont pas responsables, aux personnes qui souffrent de la misère, de la pauvreté, aux personnes spoliées, à celles qui n’ont pas pu bénéficier des ressources naturelles de leur pays, à celles qui possèdent des ressources humaines extraordinaires. On les regarde en chiens de faïence, tandis que de l’autre côté, nous avons une Europe vieillissante, confrontée à un problème démographique, mais qui détient des solutions, de l’argent, des innovations.
Pourriez-vous nous éclairer sur les conséquences potentielles d’une incapacité des sociétés à s’unir et à coopérer de manière efficace ?
Je dirais que le Nord a besoin de ce que possède le Sud, et le Sud a besoin de ce que détient le Nord. Donc, plutôt que de se fustiger comme nous le faisons aujourd’hui, nous devrions chercher comment travailler ensemble. Sinon, ce qui va se passer, c’est ce que disait Martin Luther King : ‘Si nous n’apprenons pas à vivre ensemble comme des frères, nous mourrons ensemble comme des idiots.’«
Entretien réalisé par Kathy Mintsa, @cemacecofinance