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Le nouveau système automatisé d’entrée et sortie de l’UE (EES) suscite des inquiétudes avant sa mise en œuvre

Le 6 octobre prochain, le nouveau système automatisé d’entrée et sortie (EES) de l’Union européenne, réservé aux ressortissants de pays tiers voyageant dans l’UE, doit entrer en vigueur. Patrice Vergriete, le ministre des Transports, a exprimé ses préoccupations quant à cette mise en œuvre imminente.

Lors du congrès annuel de la Fédération nationale de l’aérien et de ses métiers (Fnam) ce jeudi, Vergriete a partagé les mêmes inquiétudes que celles exprimées par le secteur aérien. Il a souligné que les ressortissants de pays tiers (hors espace Schengen) se verront soumis à ce nouveau système de contrôle des entrées et sorties. La base de données centralisée de l’EES comprendra la date et le lieu d’entrée et de sortie, ou de refus d’entrée, ainsi que les photographies et empreintes digitales des voyageurs.

Selon l’Union européenne, l’EES facilitera l’identification des voyageurs interdits d’entrée ou ayant dépassé la durée de séjour autorisée, ainsi que la détection des voyageurs utilisant de fausses identités ou passeports. Ce système contribuera également à la prévention, la détection et l’enquête sur les infractions terroristes et autres infractions pénales graves.

Pour soutenir ce nouveau système, de nouveaux équipements numériques spécifiques doivent être installés dans les aéroports, notamment des bornes d’identification biométrique développées par Thales. Vergriete a exprimé sa crainte concernant les défis liés à la fluidité des contrôles, soulignant l’importance de réussir cette transition. Il a évoqué la possibilité d’un nouveau report de la date de mise en œuvre, bien qu’il soit sceptique quant à l’obtention de ce report des autorités européennes.

Outre les préoccupations techniques, telles que le risque de bugs et le nombre de bornes nécessaires, se pose également la question des effectifs de la police aux frontières. Vergriete a déclaré que des efforts sont en cours pour maximiser l’opérationnalité et a souligné une bonne collaboration avec le ministère de l’Intérieur.

Le manque d’effectifs policiers, surtout après les renforts déployés pour les Jeux olympiques, combiné à des difficultés techniques, pourrait provoquer une congestion aux arrivées et entraver la rotation des appareils. Pascal de Izaguirre, président de la Fnam, a confirmé ces inquiétudes, évoquant un manque de visibilité sur les effectifs de police et la technologie, ce qui pourrait entraîner des conséquences opérationnelles lourdes voire des troubles à l’ordre public.

Le groupe ADP (Aéroports de Paris) n’a pas répondu aux demandes de commentaires. D’autres pays ont également signalé des allongements significatifs des durées de contrôle. Le gouvernement slovène prévoit des contrôles pouvant prendre jusqu’à quatre fois plus de temps, tandis que l’Autriche anticipe un doublement des délais de traitement et la Croatie reconnaît que les contrôles aux frontières seront « certainement beaucoup plus longs ».

Le maire de Londres, Sadiq Khan, a également évoqué le risque de chaos dans les trains pour la liaison Londres-Paris, anticipant des files d’attente potentiellement énormes à la gare de St-Pancras aux heures de pointe.

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