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Cardinal Robert Sarah : Un papabile qui suscite l’attention

Alors que les 133 cardinaux sont réunis au Vatican pour élire le prochain pape, le regard de nombreux fidèles se tourne vers le cardinal guinéen Robert Sarah. Conservateur et influent, il incarne une vision traditionnelle de l’Église catholique qui divise autant qu’elle séduit.

Le Vatican est en ébullition avec l’arrivée des cardinaux chargés d’élire le nouveau souverain pontife. Parmi eux, le cardinal Robert Sarah attire particulièrement l’attention, notamment en Afrique, où son influence est forte. Soutenu par le président guinéen Mamadi Doumbouya, il est l’un des rares papabili africains.

Né en 1945 en Guinée, Robert Sarah découvre très tôt la foi catholique. Formé dans les séminaires de Bingerville, Conakry et Nancy, il est ordonné prêtre à seulement 24 ans avant de poursuivre des études théologiques à Rome et Jérusalem. En 1979, à 34 ans, il devient l’un des plus jeunes archevêques du monde sous la nomination du pape Jean-Paul II.

Durant son mandat d’archevêque de Conakry, il fait preuve de courage face au régime autoritaire d’Ahmed Sékou Touré, qui persécute l’Église. Son franc-parler lui vaut une notoriété nationale, y compris sous la présidence de Lansana Conté, dont il critique la corruption. En 2001, il rejoint la Curie romaine et occupe plusieurs fonctions influentes, notamment au sein de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples.

Créé cardinal en 2010 par Benoît XVI, Robert Sarah prend la tête du Conseil pontifical Cor Unum, chargé de l’action caritative du Saint-Siège. Son approche met en avant une charité enracinée dans l’identité catholique. En 2014, il est nommé préfet de la Congrégation pour le culte divin, où sa vision très conservatrice se heurte à celle du pape François.

Fervent défenseur des traditions liturgiques, il milite pour un retour à la messe célébrée tourné vers l’autel et l’usage du latin. Il s’oppose aux évolutions jugées trop libérales issues du concile Vatican II. Sa position sur des sujets comme l’homosexualité, l’avortement et l’immigration le place souvent en opposition avec la ligne du Vatican sous François.

Ses prises de position ont renforcé sa popularité chez les prêtres conservateurs, notamment en Afrique, où il voit en l’Église du continent un rempart contre la fragmentation de la foi catholique. Son discours sur les « valeurs chrétiennes menacées » a été largement relayé et parfois récupéré par des mouvements politiques opposés aux évolutions sociétales.

En 2021, à 75 ans, il remet sa démission de préfet du culte divin, acceptée par le pape François. Pourtant, son influence demeure forte. À l’heure de l’élection du nouveau pape, son nom est évoqué, bien que son profil clivant rende son accession au trône papal improbable. Reste à savoir quel cap prendra l’Église face aux courants conservateurs incarnés par le cardinal guinéen.

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