Abdoulaziz Zra : Réaliser Un Rêve et Réconcilier Les Légendes

Abdoulaziz Zra, scénariste et réalisateur talentueux, a récemment présenté son chef-d’œuvre intitulé « Les Kawtal », un documentaire plein d’intrigues et d’émotions. Cette projection a eu lieu lors de la cérémonie des Écrans Noirs à Yaoundé. Voici un aperçu de ses réflexions et du parcours qui l’a mené à réaliser ce film.

Sur quoi porte le long métrage ?

La projection concerne mon premier long documentaire intitulé « Les Kawtal ». C’est l’histoire d’un groupe de musique qui a marqué mon enfance et dont j’ai perdu la trace à un moment donné. Je me suis alors interrogé sur ce qu’ils étaient devenus et où ils se trouvaient. Mon rêve était de les revoir sur scène et, si possible, de les réconcilier le temps d’un concert. Le documentaire dure 70 minutes.

Pourquoi avoir choisi les « Kawtal » ?

Les Kawtal sont un groupe qui chante dans ma langue maternelle et qui vient de ma région. Leurs chansons ont bercé mon enfance. C’était le seul groupe connu du Nord à l’époque. Je me suis donc demandé où ils étaient et ce qu’ils étaient devenus. C’est ainsi que j’ai décidé de partir à leur rencontre. J’ai d’abord contacté Isnebo, le chanteur principal, qui m’a raconté leurs débuts et leur parcours jusqu’en France. Leur histoire est fascinante et mérite d’être connue des Camerounais. C’est un groupe qui a connu un grand succès au Cameroun, et il est important que leurs millions de fans connaissent leur histoire.

À part Isnebo, avez-vous rencontré les autres membres du groupe ?

Dans un premier temps, j’ai rencontré Isnebo à Yaoundé. Ensuite, j’ai échangé par mails et appels avec Sali Gondjeh, qui vit en France. Lorsqu’il est venu au Cameroun, j’ai saisi l’occasion de le rencontrer. Plus tard, j’ai rencontré Isaac, qui était en Guinée Équatoriale avant de s’installer à Douala. Le film est une enquête documentaire qui commence avec Isnebo et se poursuit avec les autres membres, Sali Gondjeh et Isaac. J’ai également rencontré des personnalités qui les ont accompagnés, comme feu Nkoti François, M. Bassek, le président Tchop-Tchop, et le fondateur de l’ancien cabaret Facko Club à Douala.

Quel message souhaitez-vous transmettre à travers ce long métrage ?

Je veux montrer que dans la vie, il faut être résilient, car le succès n’est jamais facile. L’histoire des Kawtal m’a inspiré à dire que l’on peut faire des erreurs et s’en servir pour avancer. Il est important de reconnaître nos erreurs pour progresser. La musique adoucit les cœurs et peut aider à surmonter les conflits. C’est ce qui m’a motivé à réaliser ce film.

Pensez-vous que le message est passé ?

Je suis plutôt satisfait. J’ai réussi à réunir le groupe pour un concert, ce qui n’était pas facile, surtout avec des adultes. Grâce à l’amour de la musique, nous avons pu nous entendre et organiser ce concert ensemble, ce qui est le plus important.

Quelles réalités avez-vous affrontées lors de la réalisation de ce long métrage ?

Nous avons réalisé ce film avec nos propres moyens financiers, sans budget externe, et avec des caméras de formation. La plus grande difficulté était d’ordre financier, mais nous avons persévéré. Percer dans l’art est difficile, surtout sans moyens, mais il faut toujours oser. Le tournage a pris six ans de recherches documentaires et deux mois de montage. Nous avons tourné à Yaoundé, Garoua, Ngaoundéré, Douala et à l’Ouest Cameroun. Nous espérons sortir un single des trois artistes et continuer avec d’autres projets.