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CEEAC : Un sommet extraordinaire à Malabo pour sceller l’avenir institutionnel de l’organisation

La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) a annoncé la tenue d’un sommet extraordinaire le 7 septembre prochain à Malabo, en Guinée équatoriale, un rendez-vous qui s’annonce crucial pour l’avenir de l’intégration régionale en Afrique centrale. Initialement prévue en août, la rencontre a été reportée afin de laisser aux États membres le temps nécessaire pour finaliser leurs propositions de candidatures à la nouvelle équipe dirigeante de la Commission de l’organisation.

L’annonce officielle a été faite le 26 août, à l’issue d’une rencontre de haut niveau entre le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président en exercice de la CEEAC, et le président de la Commission, Gilberto da Piedade Verissimo, accompagné du ministre équato-guinéen de l’Intégration régionale, Lucas Abaga Nchama. Selon la présidence équato-guinéenne, les échanges ont également porté sur le suivi des décisions, accords et résolutions adoptés lors du dernier sommet de la CEEAC, déjà organisé à Malabo.

Un rendez-vous stratégique pour l’intégration régionale

Ce sommet s’annonce comme une étape décisive pour le renouvellement institutionnel de la CEEAC. La désignation d’une nouvelle équipe dirigeante à la Commission est perçue comme une opportunité de redynamiser l’organisation, souvent critiquée pour son manque d’efficacité face aux défis sécuritaires, économiques et politiques qui secouent la sous-région.

Au-delà du processus électoral interne, les chefs d’État et de gouvernement devraient s’attarder sur la mise en œuvre concrète de l’agenda d’intégration régionale, notamment en matière de libre circulation des personnes et des biens, de sécurité transfrontalière et de convergence économique. La CEEAC, qui rassemble onze pays (Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, RDC, Guinée équatoriale, Gabon, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe et Tchad), ambitionne de devenir un acteur clé de la transformation économique du continent, à l’image d’autres regroupements régionaux africains comme la CEDEAO ou la SADC.

Un contexte de fortes attentes

Les défis auxquels fait face la CEEAC restent immenses :

  • Sécuritaires, avec la persistance des conflits en République centrafricaine, à l’Est de la RDC et dans le bassin du lac Tchad ;
  • Économiques, dans une région riche en ressources naturelles mais encore trop dépendante de la rente pétrolière et minière ;
  • Institutionnels, alors que l’organisation peine à se doter de mécanismes de financement autonomes et d’outils d’intégration comparables à ceux d’autres communautés économiques régionales.

Le sommet de Malabo pourrait ainsi marquer un tournant politique et institutionnel, en renforçant la légitimité et la capacité opérationnelle de la CEEAC. Pour de nombreux observateurs, la réussite de ce rendez-vous dépendra de la volonté des États membres à dépasser leurs divergences et à s’engager dans une dynamique collective de réformes.

Vers une CEEAC plus influente ?

À l’heure où l’Afrique centrale cherche à tirer profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la CEEAC est appelée à jouer un rôle moteur. Son avenir se joue désormais dans sa capacité à s’adapter, à intégrer efficacement les décisions prises et à s’imposer comme un cadre institutionnel solide au service des populations.

Le sommet extraordinaire du 7 septembre pourrait bien constituer une occasion historique pour redonner souffle et crédibilité à une organisation appelée à être le pilier de l’intégration en Afrique centrale.