À quelques jours de la tenue du 16e sommet ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), les consultations diplomatiques s’intensifient au sein de l’espace sous-régional. Dans ce contexte, le président congolais Denis Sassou N’Guesso a reçu en audience le 31 juillet à Brazzaville le vice-président gabonais, Dr Séraphin Moudounga, porteur d’un message du président Brice Clotaire Oligui Nguema.
Cette visite officielle s’inscrit dans une tournée régionale du vice-président gabonais, qui l’a déjà conduit au Tchad, en République centrafricaine (RCA) et en Guinée équatoriale. Objectif principal : préparer la tenue du sommet de la Cémac, prévu dans la capitale centrafricaine Bangui, et demander un léger réajustement du calendrier initial. En effet, la date fixée au 9 août coïncide avec la célébration de la Journée nationale du drapeau au Gabon, un événement de haute importance symbolique et institutionnelle.
Lors de cette entrevue, le président Sassou N’Guesso s’est vu remettre une lettre personnelle de son homologue gabonais. Ce message évoque à la fois des considérations d’agenda, mais surtout les grands enjeux de coopération bilatérale et régionale. Dr Moudounga a souligné que ce sommet est attendu comme un moment stratégique pour la sous-région, notamment parce qu’il marquera un tournant institutionnel important : le passage de témoin à la tête de la Cémac entre le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra et son successeur désigné, Denis Sassou N’Guesso.
Au-delà de la symbolique, le sommet de Bangui devrait permettre aux dirigeants des six États membres (dont le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad ) de revisiter les grands chantiers de l’intégration économique régionale. Le renforcement de la libre circulation des personnes et des biens, la coordination des politiques monétaires, la relance post-Covid des économies nationales, ainsi que la transition énergétique et numérique seront au cœur des discussions. Il s’agira aussi d’asseoir une gouvernance communautaire plus efficace et plus inclusive.
Dans ses propos, Dr Moudounga a insisté sur la volonté du président Oligui Nguema de faire de cette rencontre un cadre de dialogue constructif, propice à l’écoute mutuelle et à l’expression des aspirations de chaque État membre. « Le président gabonais souhaite que ce sommet soit non seulement une tribune pour renforcer les liens historiques entre nos pays, mais aussi une occasion de poser des actes concrets en faveur d’une solidarité renforcée », a-t-il déclaré.
Cette initiative conjointe du Gabon et du Congo illustre l’importance stratégique accordée par ces deux pays à la stabilité et à la cohésion sous-régionale. En rencontrant ses homologues dans un esprit d’ouverture et de concertation, le vice-président gabonais participe activement à la construction d’un espace Cémac plus uni, plus réactif et plus résilient face aux défis du développement.
Dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques mondiales, des enjeux de sécurité transfrontalière, et des besoins croissants en matière de développement humain, la réussite de ce sommet est perçue comme une nécessité pour relancer la dynamique communautaire. « Nos pays sont unis par des liens profonds, et il est crucial que nous travaillions ensemble pour construire un avenir meilleur pour nos citoyens », a conclu l’émissaire du président gabonais.
Le rendez-vous de Bangui s’annonce donc comme un moment décisif pour la Cémac. En coulisses, les efforts diplomatiques s’activent pour assurer un sommet inclusif, représentatif, et porteur de résultats durables. L’Afrique centrale, à travers ce type d’engagements, affirme son ambition de consolider son unité et de transformer les défis collectifs en opportunités partagées.
