Le coton tchadien fait sa « remontada »

Après deux années de crise, la filière semble reprendre son souffle. Mais, la privatisation de CotonTchad a été le prix à payer par l’Etat tchadien, pour relancer le secteur.

Entre 2016 et 2018, la production de coton au Tchad est partie de 171.000 tonnes à 35.000 tonnes. A l’époque, les producteurs de coton, réunis au sein de l’Union nationale des Producteurs de Coton, ont dénoncé la mauvaise gestion de la filière par CotonTchad, la société cotonnière du Tchad détenue aux trois quarts par l’État tchadien.

Pour remédier à cette situation, l’Etat tchadien a cédé 60% de la société cotonnière au singapourien Olam.  Et dans les clauses de cette cession, l’entreprise asiatique a reçu dans son cahier de charges, le règlement de la dette de 6 milliards de francs CFA de CotonTchad,  représentant les impayés du coton livré par les producteurs locaux.

« Il appartient à l’État de régler directement cette dette aux producteurs de coton mais par l’accord que nous avons signé, il est convenu qu’Olam, grâce à un prêt obtenu du système bancaire local versera l’intégralité de la dette à la CotonTchad qui s’engage à son tour à payer directement les cotonculteurs », explique Ibrahim Malloum, le secrétaire général en charge du commerce de la CotonTchad. Celui-ci précise que «le remboursement se fera par l’État sur les impôts payés par la CotonTchad ».

Depuis la privatisation de CotonTchad il y a un an, la filière du coton semble retrouver une certaine embellie. La dette a été épurée et les producteurs ont retrouvé leur motivation. Toutes choses qui vont servir les ambitions d’Olam, qui compte réaliser une production de 250.000 tonnes cette année.